I – MÉCANIQUE DE LA SOLITUDE
Les menus plaisirs de la masse
Ne m’inspirent pas.
Les sincères bonheurs du soir
Je n’y aspire pas.
Les amours frivoles de la foule
Je n’y crois pas.
Rêver, souffrir, me laminer,
Trembler jusque dans mes viscères
Je veux je veux.
II – PEUR DU VIDE
Quelque part dans le ciel,
Cette étoile noire.
La difficulté d’envisager mieux,
Se perdre dans l’aurore,
C’est imaginer l’outretombeau .
III – DES INTÉRESSES DU BONHEUR
Des enchantements bercent leur vie facile,
Seule une peine ombragée
Persiste à illuminer l’étoile vierge.
De ce tableau mes désenchantements se dessinent
Et m’arrachent à mes frêles espérances
Drôle de détour…
IV – PRIMEVÈRES
J’encaisse le charme indolent
De Rimbaudelaire qui roule, roule
Vers une fantasmagorie artistique.
Les vers sont au gré du vent.
V – INTÉGRATION SENSUELLE
Verdi extraverti
Les sons mangent les couleurs et les violons
Me caressent le tympan
Et m’implosent la rétine ;
C’est fou l’orgie qui s’agite !
VI – FAUX SELF
Je consens à vous saluer sur le trottoir
A faire semblant quand on m’y oblige,
A vous rester fidèle.
Mais je vous en prie,
Laissez-moi le droit
A la fantaisie, au désespoir.
VII – ART
A défaut de donner un sens,
Je donne un charme à ma vie.
VIII – RESPIRE…
Je ne suis qu’un chien errant
A la recherche de son maître.
Un soir au bord du chemin,
Il m’a abandonné.
Si jamais je le retrouve…
juillet 1990