Jadis je l’aime.
Bonheur fauché dans l’abîme de sa grandeur,
Ma vertu trahit cette douceur.
Aujourd’hui je pleure
Et je crie et je meurs et elle vit ;
Tout me ramène à elle,
Mais le bonheur ignore ma voie.
Mes larmes hurlent leurs symboles
Ma destinée coule brièvement sur ses joues calmes.
Je l’espère je la sens je l’ose :
M’enfuir vers ce chagrin mortel.
Las, que penser de sa volupté ?
L’aimer, la fuir,
L’ignorer, te jaillir, absorber la note ;
Mon amour est de l’éther frelaté
Mêlé d’un élixir amer.
Je m’étouffe et je pleure,
Ce mythe, cette splendeur, cette âme,
Qui m’inonde et me pénètre
De toutes ses lueurs,
M’effleure à peine.
Je n’en peux plus,
Je veux briser mon sentiment de différence
Pour l’aimer elle,
Unique artifice.
Léger souffle d’aurore en mon éternel chagrin,
Juste pour ça,
Briser ma vie pour l’oublier.
Comme Jadis.
janvier 1990