Tristes comme un vin âpre sont ses grands yeux noirs,
Ses lèvres bleues se mutilent en un goéland
Parfait. L’évanescence de son corps fuyant
M’appelle à délier l’inconnue beauté, l’infra.
Elle s’offre à moi comme une rosée de printemps.
Sur la petite musique de notre amour,
L’infra soumise glisse vers moi sans détour
Pour faire et refaire les cattleyas d’antan.
Mon corps sur le sien, fous d’amour et de plaisir,
Baignées par la félicité de son désir
Nos larmes se renouvellent comme avant.
Je pétris ce jus avec mes mains de délice
C’est mon parfum mon art, sa gorge mon calice
Son sourire une ivresse un élixir d’argent.
novembre 1995