I

A la lueur de la chandelle grise
J’ai pleuré Emma, j’ai pleuré de rage
J’ai effleuré l’aura du cygne en cage ;
Sur la mort de l’ange souffle une brise

La bise d’amour de l’ange éternel
Emma je pleure de toi, de folie,
De n’avoir su t’aimer jusqu’à la lie ;
Ange furtif d’un amour passionnel.

Les longues plaintes langoureuses, au fond
Du piano noir d’Emma résonnent en moi,
Comme un appel de détresse et d’effroi
Se dresse en un exil froid et fécond.

Caresse de l’amour, plainte des dieux
Ange éphémère de mes pleurs maudits,
Je te salue Emma, feux interdits
Larmes effacées d’un amour trop pieux.

II

Ce soir Emma se nourrit d’illusions,
Apparitions soudaines sans substances
Du fruit pourri des souvenirs d’enfance,
Drame enfoui dans des désirs d’évasion.

Regardez-la ! Sur une passion perdue
Elle offre son corps aux curieux messies
De ses déceptions sulfureuses. La nuit
Elle crie le refus des amants perdus.

Jadis, le mal la marqua de son amour,
Cette nuit, festin de son cruel empire
Dans un dernier soupir Emma l’expire.
L’ange meurt une passion biblique. L’amour…

Emma, tu hantes mes rêves si fragiles,
Tu pleures ton ange jadis perdu,
Je crie, mais qui est cet ange déchu ?
Pourquoi s’être mal aimé, une idylle !

décembre 1988

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